La Kainfristanaise

LETTRES D’HIVERNAGE N°II. Appel à textes

RÉSONANCE . Par delà les frontières, Croire au monde

“Heureux qui n’a pas de patrie;
 il la voit encore dans ses rêves”.  Arendt

Croire au monde envers et contre tout ! Croire à la possibilité d’autre chose malgré l’empilement des signes du désastre. Croire au monde, c’est l’invitation à transfigurer le chaos.

Est-il encore possible de croire au monde ?

Avant de s’ériger dans nos géographies, les murs s’élèvent d’abord en nous, dans différentes régions de nos imaginaires et prolifèrent dans nos discours. En ces temps convulsifs marqués par une succession et même une simultanéité de la catastrophe, nous voudrions croire et persévérer dans le rassemblement de l’humain et même au-delà, du vivant, qu’il nous incombe de réparer.

Pour beaucoup, notamment ceux qui nous gouvernent et ceux qui fabriquent l’opinion, il y aurait un cours du monde aussi nécessaire qu’inexorable. Chacun est invité à s’abandonner au rythme de cette logique du vide qui se dessine et étend toujours plus loin ses contours, son empire. Du management de l’entreprise, de soi et même de l’État, l’humain ploie, s’étire, s’évide sous le dogme de l’accélération tous azimuts, invité à vaquer dans cette sorte d’indisponibilité à soi-même et au monde, sans souci de soi et encore moins de cet autre, l’étranger que l’on agite dans les discours comme l’éternelle figure du mal. N’est-ce pas là ce qu’Arendt nommait en un autre temps, le désert ? Cette impossibilité à se rassembler pour commencer, bâtir à neuf, même à partir des ruines.

Voilà que l’on dresse encore plus haut les frontières. À mesure que s’élargissent les catastrophes, qu’elles perlent ici et là-bas, les frontières naissent, s’épaississent. Ici des vies pleurables et ailleurs des vies dignes d’être volées. Or nous rêvons pour chacun, la possibilité d’un horizon à voir et tout aussi habitable.

Nous rêvons pour chacun d’où qu’il soit ou vienne la possibilité d’une vie digne. Dans les pas des poètes (Glissant, Chamoiseau etc…) et même des philosophes (Arendt, H. Rosa, C.Fleury, etc.), nous voulons poursuivre l’effort de la relation, donc d’accueillir et prendre soin de la vie, de toutes les vies.

Dans ces lettres d’hivernage, nous souhaitons réunir les voix qui nous veillent, celles qui s’assemblent pour bâtir des oasis, non pour rendre ce désert simplement habitable et nous y habituer, mais au contraire, contrer ou du moins circonscrire son avancée. Dans ce recueil de poèmes, nous plaidons pour la résonance (Rosa) et la défense de ce qui ne peut nous être volé (Fleury & Fenoglio).

Poétesses et poètes, peintres, photographes, à vos ateliers ! Ensemble faisons résonance !

Dates limites : les textes sont attendus au plus tard le 30 mars 2023 à envoyer en format WORD à l’adresse suivante : manuscrit@lakainfristanaise.fr

3 textes (inédits) par auteur, l’ensemble ne doit pas dépasser maximum 2 pages A4

Si photos ou peinture : 3 photographies ou planches par artistes

Typographie : Police 12 times new roman, interligne 1,5

Ajouter une petite biographie de 3-4 lignes

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